Terrain militaire de Montmorillon (Vienne) – Fiche site
Le Conservatoire intervient sur le site depuis 1995 : suite au protocole d’accord « Défense-Environnement » du 3 avril 1995, l’Armée de Terre, représentée par la Circonscription Militaire de Défense et l’Etablissement du Génie de Limoges, s’est rapprochée du Conservatoire d’espaces naturels de Poitou-Charentes afin d’envisager la gestion du patrimoine naturel exceptionnel identifié sur le Camp Militaire de Montmorillon.
Patrimoine naturel
Leucorrhine à gros thorax © CEN-PC
Enjeux biologiques
Le site abrite pas moins de 17 habitats d’intérêt communautaire, 2 espèces végétales d’intérêt communautaire dont le Flûteau nageant (Luronium natans) et 17 espèces animales (hors oiseaux) dont le Triton crêté (Triturus cristatus), la Leucorrhine à gros thorax (Leucorrhinia pectoralis). Par ailleurs, le site accueille une quinzaine d’oiseaux nicheurs d’oiseaux inscrits à l’annexe 1 de la Directive Oiseaux, tels le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus), la Fauvette pitchou (Sylvia undata), l’Engoulevent d’Europe (Caprimulgus europaeus), le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus).
Les complexes de landes occupent la majeure partie du site. Au sein de la brande, 3 associations de landes sont intimement mêlées et s’expriment selon le gradient d’humidité du sol. La lande humide caractérisée par la forte dominance de la Bruyère à quatre angles (Erica tetralix) et la présence de sphaignes occupe les zones les plus humides et le pourtour des mares ; la lande sèche dominée par la Bruyère cendrée (Erica cinerea) et l’Hélianthème en ombelle (Cistus umbellatus subsp. umbellatus) occupe les secteurs les plus sèchants et la lande mésophile, la brande proprement dite, dominée par la Bruyère à balais (Erica scoparia) est le type dominant sur la majorité du site.
- 58 types d’habitats présents d’après la typologie CORINE BIOTOPES
- 17 types d’habitats d’intérêt communautaire
Flore
Fluteau nageant © CEN-PC
L’intérêt de ce site a depuis longtemps été reconnu aussi bien au niveau de la flore que de la faune. Dès 1998 ce site a bénéficié d’un premier document faisant état de cette richesse. A cette période, une carte relatait la présence de 242 stations botaniques concernant 37 espèces remarquables.
Depuis 2009, le Conservatoire d’espaces naturels lance une démarche de mise à jour des informations botaniques et de recherche des stations répertoriées sur la carte. Il sollicite pour ces travaux GEREPI (association de gestion de la réserve naturelle nationale du Pinail)
Les résultats ont dépassé les espérances. En effet, ce site est d’une richesse exceptionnelle. Pour ne citer que les espèces végétales les plus emblématiques, il y a le Rossolis à feuille intermédiaire (Drosera intermedia), la Gratiole officinale (Gratiola officinalis) protégée au niveau national, l’Isoëte épineux (Isoetes histrix) et l’Isoëte voilé (Isoetes velata ssp tenuissima). Il y a aussi le Fluteau nageant (Luronium natans) d’intérêt européen, la Pillulaire à globule (Pilularia globulifera) protégée au niveau national et typique des landes.
La Caldésie à feuilles de Parnassie, notée par RALLET sur l’Étang Gardéché n’a pas été recontactée depuis les années 1930.
Au total, l’ensemble des plantes dites patrimoniales sur le site représente 74 espèces. C’est colossal, même pour un site qui fait tout de même 1649 ha. Ce chiffre à lui seul montre toute l’importance du terrain militaire pour la flore en Vienne.
Gestion, sensibilisation
Objectifs de gestion
Terrain militaire de Montmorillon, Vienne © CEN-PC
La gestion vise principalement la restauration des habitats de landes vieillissant. En l’absence d’entretien, les landes évoluent peu à peu vers la forêt, entrainant ainsi la perte des milieux de vie de bon nombre espèces rares et menacées.
Les objectifs de gestion poursuivis par le Conservatoire sur le site visent :
- l’amélioration et/ou le maintien du bon état écologique des complexes de landes,
- la préservation des stations botaniques remarquables et des espèces animales inféodées aux mares.